ETUDES ET PEINTURE
Présentation de mon carnet d’études:
Mon carnet de dessins a été réalisé à partir de 2023. Cela représente plusieurs pages d’écritures, de peintures et de dessins. ll fourmille de notations diverses, artistiques, pratiques ou poétiques, révélant mon oeuvre. Ce carnet permet de comprendre mes sources créatives et de suivre l’évolution de mes projets. Je trace les dessins préparatoires de compositions et de proportions suivant le nombre d’or, je peins mes représentations de tableaux à la peinture acrylique, je note les idées de couleurs et j’élabore un texte relatif pour chaque oeuvre.
« La couleur me possède. Point n’est besoin de chercher à la saisir. Elle me possède, je le sais. Voilà le sens du moment heureux: la couleur et moi sommes un. Je suis peintre. » Paul Klee
Présentation de ma peinture:
Ma peinture est réaliste, minimaliste mais aussi vivante et émotionnelle. Elle est basée sur le principe de l'économie des moyens se traduisant par le caractère épuré des œuvres. Mon langage pictural est géométrique basé sur le jeu des verticales et des horizontales ainsi que sur un choix de couleurs pures détachées de tout mimétisme avec le réel. L’idée n’est pas de refléter ou copier une atmosphère mais de l’inventer et de la créer. L’art abstrait possède sa propre intégrité et ne peut pas représenter autre chose. En d'autres termes, la matière et la forme de l'œuvre constituent sa réalité, et non ce qu'elle peut exprimer ou non.
« Quand disparaîtra l’habitude de la conscience de voir dans les tableaux la représentation de petits coins de nature, de madones ou de vénus impudiques, alors seulement nous verrons l’oeuvre picturale. » (Kasimir Malevitch)
Dans l’acte de création il n’y a rien sans inspiration et rien sans travail. Chaque artiste a son propre processus, sa propre autonomie, son propre caractère. Le fait même de pénétrer dans sa vie et dans son travail permet de mieux comprendre son oeuvre.
Mes tableaux utilisent des formes géométriques simples suivant l’étude de combinaisons liées au nombre d’or (« Phi »). Le nombre d’or correspond à une proportion considérée comme particulièrement esthétique et harmonieuse: dans un rectangle le rapport entre la longueur et la largeur est égal à Phi soit 1,618. Le nombre d’or dans l’art est aussi étroitement lié à la séquence de Fibonacci. En mathématiques, la suite de Fibonacci est une suite de nombres entiers dans laquelle chaque nombre est la somme des deux nombres qui le précèdent et qui commence par 0 puis 1. Ainsi, les dix premiers termes qui la composent sont 0, 1, 1, 2, 3, 5, 8, 13, 21 et 34. L’une des façons les plus courantes d’utiliser la séquence de Fibonacci dans l’art est la spirale de Fibonacci. Cette spirale est créée en traçant des carrés proportionnels à la séquence de Fibonacci.
La suite de Fibonacci Le Modulor de Le Corbusier
On retrouve ce principe dans la nature avec la spirale de la coque d’ananas, les fleurons du tournesol, la pomme de pin et certains coquillages, dans l’architecture avec le Parthénon à Athènes, le Taj Mahâl en Inde, le « Modulor » de Le Corbusier pour la réalisation de la Cité radieuse de Marseille, dans l’art avec les peintures de la Renaissance Italienne (« La Naissance de Vénus » de Botticelli, « La Joconde » de Léonard de Vinci) et les peintures de Piet Mondrian dont l’objectif est de restituer l’harmonie des rapports entre proportions et couleurs.
L’art n’est pas un objet, c’est « une expérience ». Par volonté je choisis de me limiter à quelques formats élémentaires de rectangles ou de bandes verticales pour investir en profondeur un monde de création. Dans mes recherches, j’utilise la pratique de la répétition, comme dans une partition de musique, qui introduit la notion de série : une manière de développer précisément un sujet par le jeu de la composition, de la couleur et de la matière.
Les 3 séries principales sont:
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les rectangles d’or imbriqués de taille décroissante vers l’intérieur, en hommage à Josef Albers, définissent des notions de perspective, de portes, de passages. Les petits rectangles d’or positionnés selon la règle de la suite de Fibonacci créént un sentiment d’équilibre et d’harmonie.
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les bandes verticales ou horizontales juxtaposées de largeurs différentes, reliées entre elles suivant une homothétie du nombre d’or, permettent de créer un dialogue de proportions et de couleurs.
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les croix insérées dans un rectangle d’or caractérisent le sens du mystère, du secret, de ce qui nous dépasse.
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les quatre rectangles d’or identiques inscrits dans le rectangle d’or du tableau évoquent la matérialité du monde (le cycle de la vie) , le concret et l’équilibre.
Deux autres séries plus singulières cherchent à développer une valeur et une intention spirituelle:
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les 7 tableaux correspondants aux « Sept Demeures » de Sainte Thérèse d’Avila (avec une référence à Aurélie Nemours).
- les 14 tableaux correspondants aux « Stations du Chemin de Croix du Christ » (en référence à Mark Rothko et Barnett Newman). Une manière pour moi d’ouvrir l’abstraction aux grands thèmes de la foi avec quelque chose de nouveau.
Dans mes toiles, j’attache surtout une attention particulière à la couleur. En passant par les jaunes et les rouges vifs, il aborde surtout les couleurs « sombres et obscures », là où les marrons se foncent, les bleus virent au nuit, les noirs restent profonds. L’œuvre entière devient intense et amène le spectateur à la sérénité et à l’apaisement comme si l’on interrogeait sa propre conscience.
« Nous écrivons des histoires avec la lumière et les ténèbres, le mouvement et les couleurs. C’est un langage avec son propre vocabulaire, et une infinité de possibilités pour exprimer nos pensées et sentiments profonds » (Vittorio Storaro)
En mettant côte à côte des rectangles ou bandes aux couleurs variées, le spectateur est invité à ressentir l'énergie et le dialogue qui se créé entre eux. Une couleur n’est jamais vue telle qu’elle est physiquement, mais toujours en rapport avec son environnement. Elle paraît, par exemple, plus foncée sur un fond clair et, inversement, plus claire sur un fond foncé. Dans mes tableaux j’essais de faire ressentir au « regardeur » une certaine relativité de la couleur; c’est l’aspect immatériel de la peinture: nous ne percevons ni voyons exactement la même chose! Pour ce faire je ne mélange pas les peintures, me fiant à la teinte pure élaborées par mes fournisseurs, une manière pour moi de référencer et maîtriser la couleur. Tout ceci nous fera prendre conscience d’un décalage passionnant entre le fait physique et l’effet psychique de la couleur.
Dés lors « La couleur a un pouvoir magique. » (Josef Albers).
Dans mon travail, j’accorde beaucoup d’attention aux qualités physiques de ses tableaux. Là où la matière de la peinture est appliquée en plusieurs couches successives, chaque oeuvre devient personnelle et unique. La peinture est, en un premier temps, appliquée au pinceau puis, par la suite, au couteau pour obtenir, avec un effet de ferrage, une densité, une consistance et une vibration à la lumière. C’est dans l’application de la couleur par le geste de l’artiste que vient s’inscrire « l’aléatoire », la spontanéité et la sensibilité de l’oeuvre. Les variations du geste structurent le tableau, lui donnent sa consistance et sa vibration.
« Sans la matière, l'art n'est rien; » (Quintilien)
Les peintures réalistes sont caractérisées par des formes, des motifs et des couleurs qui apparemment ne s’assimilent à rien de réel. Au-delà de cette complexité, l’un des objectifs de l’abstraction serait de lui attribuer une apparence esthétique et de l’explorer uniquement avec ses émotions et son imagination. J’ai surtout plusieurs sources d’inspiration et je cherche à raconter l’histoire intime ou l’âme représentative de l’oeuvre. Je lui attribue un texte et un titre évocateur suivant des références poétiques ou littéraires, une manière de voyager et de communiquer avec les autres. Ces éléments agissent par analogie, en résonance, comme dans une oeuvre musicale.
« Et dans un tableau, je voudrais dire quelque chose de consolant comme une musique. Je voudrais peindre avec ce je ne sais quoi d’éternel, dont autrefois le nimbe était le symbole, et que nous cherchons par le rayonnement même, par la vibration de nos colorations […] » (Vincent Van Gogh)
